Une carrière extraordinaire à Montréal, en Espagne et en Chine

 

BETHUNE À MONTRÉAL (1928-1936)

BETHUNE EN ESPAGNE  (1936-1937)

BETHUNE EN CHINE  (1938-1939)

BETHUNE À MONTRÉAL (l928-l936)

« Je refuse de vivre dans un monde qui engendre la corruption et le meurtre. »

À Montréal, la mémoire du Dr Norman Bethune est fortement liée à :

1.      Sa croisade contre la maladie de la tuberculose :

À peine guéri lui-même de la tuberculose, Bethune connaît, à Montréal, des années parmi les plus productifs de sa carrière. En huit ans, animé par son désir d’éradiquer ‘la peste blanche’ et sauver des vies, il se hisse au sommet de son art de praticien; il acquiert une grande notoriété, prononce des conférences dans de nombreux colloques au pays comme à l’étranger, enfin il publie 14 articles dans les meilleures revues scientifiques du continent.

2.      Ses propres innovations :

a)      Il invente ou redessine la plupart des instruments et appareils dont il se servira désormais : par exemple,  le pneumothorax, et le costotôme.

b)      Il voit son nom associé à ceux de plusieurs appareils ou instruments de son invention, fabriqués par la société Pilling aux États-Unis.

c)      Il pratique des interventions chirurgicales controversées.

3.      Son action contre la pauvreté pendant la Crise de 1929 (un tiers de la population montréalaise vit dans la misère), quand il saisit le lien entre la maladie et le contexte social et environnemental :

a)      Il ouvre une clinique publique gratuite pour les sans-emploi;

b)      en 1935, il fonde le Groupe montréalais pour la protection de la santé publique qui laisse présager le système de santé élaboré au Québec dans les années 1960. Ce groupe, composé de représentants des principales professions de la santé, est le premier à promouvoir la médecine sociale au Canada;

c)      Bethune, avec son ami artiste Fritz Brandtner, fonde également un centre d’art, chez lui, pour les enfants de milieux défavorisés.

Par ses actions sociales et politiques, Bethune devient l’homme que nous retenons aujourd’hui, soit « l’enfant terrible » de sa profession, le chantre de la médecine sociale et le communiste. Homme intègre et d’action, les événements ne lui laissent guère le choix. « Ce sont les peuples de Montréal, d’Espagne et de Chine  qui ont forgé sa conscience sociale et politique » dans des années tumultueuses de l’histoire de la démocratie.

Pour rendre hommage à Norman Bethune et souligner l’anniversaire de son arrivée à Montréal, la Ville et ses partenaires (l’Université Concordia, le Centre d’histoire de Montréal, le Musée McCord, La Fondation Aubin et autres), organisent plusieurs événements qui débuteront cet automne et se dérouleront pendant toute une année. Ces activités prendront fin avec l’anniversaire de la mort de Bethune en novembre 2009. À cette occasion, la Ville souhaite lui décerner le titre posthume de Grand Montréalais.

BETHUNE EN ESPAGNE  (l936-1937)

«  Je ne suis pas venu en Espagne pour verser du sang mais en donner. »

Il était un des plus ardents individus en Amérique du Nord à montrer que l’Espagne pouvait être la tombe du fascisme si la République pouvait recevoir des armes et des fonds.

l.        Sa contribution médicale :

a)      Il organise des collectes de sang parmi les civils et les incite à donner leur sang gratuitement et à grande échelle.

b)      Il met sur pied le Service canadien de transfusion sanguine, service mobile pouvant aller vers les blessés au front plutôt que d’avoir à transporter ceux-ci vers les dépôts éloignés.

c)      Les services mobiles de transfusion, la plus grande contribution médicale à la guerre en Espagne, furent adoptés par les Alliés pendant la Deuxième Guerre mondiale, et après la guerre,  par la Croix-Rouge.

2. Sa contribution comme propagandiste :

a)      Il contribue à redorer l’image de marque du Canada dans le monde. Il affiche de manière ostensible sa solidarité avec la lutte anti-fasciste en identifiant les camionnettes par les mots Service canadien de transfusion de sang. C’est d’ailleurs l’une des premières manifestations du nationalisme canadien à une époque où les Canadiens, sujets britanniques, n’ont pas l’habitude d’exprimer leur patriotisme de la sorte.

b)      Il est le protagoniste du film Heart of Spain de Herbert Kline, un documentaire qui rend hommage à la vaillance du people espagnol. En plus, le film l’aide à recueillir d’autres fonds pour le Comité de soutien à la démocratie espagnole, car après son retour au pays, Bethune entreprend une tournée nord-américaine pour le présenter et promouvoir la cause des Républicains.

c)      Ses reportages radiophoniques depuis l’Espagne sont des témoignages poignants et remarquables sur la guerre.

d)     Grâce à sa campagne de propagande, Bethune stimule l’enrôlement dans le bataillon MacKenzie-Papineau, le contingent canadien des Brigades internationales qui luttent contre le fascisme en Espagne et dont presque un quart y laissent leur vie. Le Canada fournit le deuxième plus grand nombre de volontaires par population après la France.

e)      Ses écrits (lettres, articles de journaux) de même qu’une brochure intitulée Le Crime sur la route de Malaga à Almeria ont déjà permis aux générations actuelles de récupérer la mémoire de cet événement. Ainsi, les écrits de Bethune et le film Heart of Spain sont à l’origine d’une exposition de photos sur Bethune en Andalousie. Cette exposition, d’ailleurs, sera inaugurée au Musée McCord à Montréal en octobre 2008.

BETHUNE EN CHINE (1938-1939)

« Je vais en Chine parce que c’est là où le besoin est le plus pressant. »

Dr Norman Bethune, ou Pai Chu En, laisse en héritage 

1.      son approche scientifique : par son insistance à vouloir perfectionner les techniques professionnelles, il souligne l’importance de harnacher les compétences scientifiques et technologiques à l’enthousiasme pour l’émancipation de l’humanité;

2.      son sens des responsabilités dans la poursuite de la vérité et la solution de problèmes, toujours avec cet esprit révolutionnaire qui le caractérise;  par exemple,

a)      il incite les médecins à aller vers les blessés sur le front;

b)      il crée la première salle d’opération mobile et un hôpital-école afin de former des médecins en un an et des infirmières en six mois;

c)      il invente avec rien tout ce qui est nécessaire pour traiter les blessés;

3.      son esprit internationaliste, maintenant enraciné dans le cœur du peuple chinois, sert de modèle à imiter. Pour les Occidentaux, est-il le précurseur de Médecins sans frontières?

4.      Bethune est l’un des rares témoins des deux guerres des années l930 opposant le militarisme de l’extrême droite à la démocratie.

5.      Parmi ses multiples contributions, on peut compter la consolidation des liens entre le Canada, pays natal de Bethune, et la Chine où il meurt en héros.

À la suite de sa visite en Chine en 1972, le Premier Ministre Trudeau déclare Norman Bethune  « un  Canadien d’importance historique ». Le Gouvernement canadien achète la maison natale de Bethune à Gravenhurst en Ontario et inaugure la  Maison-Commémorative-Bethune en 1976.

Grâce à la Maison-Commémorative-Bethune, une exposition d’une vingtaine de photographies de Bethune en Chine prises par son ami Sha Fei, photographe officiel de l’armée de Mao Tsé-Tung, sera disponible à La Fondation Aubin Elle sera prêtée pour diffusion gratuite dans les universités et les écoles, les établissements de santé et les centres de culture, les bibliothèques, etc.

**************

Sources :

Norman Bethune: Politique de la passion, lettres, créations et écrits. Édition présentée et annotée par Larry Hannant. Montréal, Lux Éditeur, 2006.

Norman Bethune: His times and his legacy / Son époque et son message. David A.E. Shephard et Andrée Lévesque, éditeurs. Ottawa : Association canadienne d’Hygiène publique, 1982.

BETHUNE EN CHINE (1938-1939)
« Je vais en Chine parce que c’est là où le besoin est le plus pressant. »

Dr Norman Bethune, ou Pai Chu En, laisse en héritage

1. son approche scientifique : par son insistance à vouloir perfectionner les techniques professionnelles, il souligne l’importance de harnacher les compétences scientifiques et technologiques à l’enthousiasme pour l’émancipation de l’humanité;
2. son sens des responsabilités dans la poursuite de la vérité et la solution de problèmes, toujours avec cet esprit révolutionnaire qui le caractérise;  par exemple,
a) il incite les médecins à aller vers les blessés sur le front;
b) il crée la première salle d’opération mobile et un hôpital-école afin de former des médecins en un an et des infirmières en six mois;
c) il invente avec rien tout ce qui est nécessaire pour traiter les blessés;
3. son esprit internationaliste, maintenant enraciné dans le cœur du peuple chinois, sert de modèle à imiter. Pour les Occidentaux, est-il le précurseur de Médecins sans frontières?
4. Bethune est l’un des rares témoins des deux guerres des années l930 opposant le militarisme de l’extrême droite à la démocratie.
5. Parmi ses multiples contributions, on peut compter la consolidation des liens entre le Canada, pays natal de Bethune, et la Chine où il meurt en héros.

À la suite de sa visite en Chine en 1972, le Premier Ministre Trudeau déclare Norman Bethune  « un  Canadien d’importance historique ». Le Gouvernement canadien achète la maison natale de Bethune à Gravenhurst en Ontario et inaugure la  Maison-Commémorative-Bethune en 1976.

Grâce à la Maison-Commémorative-Bethune, une exposition d’une vingtaine de photographies de Bethune en Chine prises par son ami Sha Fei, photographe officiel de l’armée de Mao Tsé-Tung, sera disponible à La Fondation Aubin Elle sera prêtée pour diffusion gratuite dans les universités et les écoles, les établissements de santé et les centres de culture, les bibliothèques, etc.


Sources :

Norman Bethune: Politique de la passion, lettres, créations et écrits. Édition présentée et annotée par Larry Hannant. Montréal, Lux Éditeur, 2006.

Norman Bethune: His times and his legacy / Son époque et son message. David A.E. Shephard et Andrée Lévesque, éditeurs. Ottawa : Association canadienne d’Hygiène publique, 1982.